L'appontement des salines - Le sel



Retour Cet appontement fut construit vers la fin des années 1930 pour supporter une machine servant au chargement en sel des navires qui y accostaient.
Cet ensemble, qui se trouvait sur la droite en sortant du « petit chenal », était alimenté à partir des salines, toutes proches (aux alentours de 2 Km), par un petit train « Decauville ».



Les salines


Les salines. On voit, sur les rails, des trains Decauville 
chargés d'acheminer le sel vers le port.

(CPA R. Marcelon n°9 - Coll. Ch. Attard)




Pour effectuer le chargement, les navires qui se positionnaient toujours avec la proue dirigée vers l’entrée du « petit chenal », se déplaçaient parallèlement au quai pour amener successivement chacune de leurs cales (que l’on désignera de 1 à n en partant de la proue) au-dessous de la machine. Pour ce faire il leur suffisait, sans mettre les machines en marche, de jouer sur deux amarres tirées à la poupe (une sur bâbord et une sur tribord), et une amarre (à bâbord) et une ancre (à tribord) au niveau de la proue.





Le terminal des trains Decauville au poste de chargement du sel en 1948.
(Photo Jean-Denis Bossoutrot -  Document René et Michèle Leroux)


Le cargo visible sur la photo ci-dessus, possède 4 cales : la N° 2 a déjà été remplie, et la N° 3 est en cours de remplissage. On peut juger que, lors du remplissage de la cale N° 4, l’avant de ce navire, d’une longueur de l’ordre de 90 mètres, ne sera pas très loin de l’extrémité du quai.

Courant 1950 s’amarra à cet appontement, un navire comportant 7 cales (3 à l’avant, une entre la passerelle de commandement et la cheminée, 3 à l’arrière). Cela lui conférait une longueur de l’ordre de 120 à 130 mètres. Si le chargement des 3 cales centrales (N° 3 à 5) put se faire sans problème majeur, le navire étant positionné comme celui de 4 cales, il n’en alla pas de même pour les 4 autres.
Considérez ce cargo de 4 cales qui était plus petit ; 3 cales supplémentaires consisteraient à lui ajouter (sur l’avant par exemple) la longueur correspondant à ses 2 cales et sa plage arrière. L’avant d’un navire, correspondant à une telle longueur, en cours de chargement de sa cale N° 7, se trouverait alors en plein milieu de la sortie du « petit chenal ».
La solution qui fut adoptée consista, dans un premier temps, à amarrer le navire en oblique (angle de l’ordre de 10°), en tenant compte de la distance de la poupe (par exemple pour le chargement de la cale N° 6) au quai. Pour le chargement de la cale N° 2 il fallut faire tourner le bateau de 180 °, de sorte que ce fut sa proue qui pointa vers l’angle des 2 quais.
Pour ne pas gêner l’accès au petit chenal, ce gros cargo fut donc amarré au bout du quai du commerce (côté « petit chenal ») pour le remplissage des cales N° 1 et 7, le sel étant amené des salines au quai à l’aide de camions.

La consultation du N° 395 de « l’Afrique du Nord illustrée » daté du 24/11/1928 montre que l’on en était revenu à l’emplacement utilisé avant la création de l’appontement dont nous venons de parler. Par contre, il est plus que probable qu’en ce qui concerne le chargement proprement dit, on n’ait pas utilisé le système de wagonnets montré sur la photo présentée dans l’article de cette revue.




Chargement du sel

 Source Gallica : « l’Afrique du Nord illustrée » n° 395




Quoi qu’il en soit cette nouvelle manière d’approvisionnement par camions se révélant somme toute plus pratique que l’usage du Decauville, cet épisode signa l’arrêt de mort de cet appontement des salines. En conséquence, un nouveau poste de chargement (toujours avec machine fixe) fut établi sur les nouveaux terrains de la presqu’île de « Madagascar », gagnés sur la mer.





Le nouveau poste de chargement du sel (COTUSAL), le 13 février 1954.
(Photo R. Marcelon  - Document René Leroux)