Une partie des remparts vue du large en 1881.
D'après les croquis des correspondants du journal "L'illustration"
"L'illustration" -  n°2005 du 30 juillet 1881.

Sur ce dessin, on aperçoit sur le troisième bastion en partant de la gauche, une tour dont l’employé des télégraphes, qui avait établi en 1876 le plan de l’agglomération sfaxienne, disait que c’était une tour de signalisation construite un siècle plus tôt sur les remparts. Van der Meerschen écrit dans son travail sur la médina de Sfax, daté de 1971, qu’elle n’existait plus et que l’on en avait perdu la trace. Il est très probable que sa disparition soit liée à l’achèvement du premier port, en date du 10 juillet 1891, ce dernier étant doté d’un feu de port. Et ensuite fut construit le phare de Thyna.


La tour  face au Marché aux grains
(CPA LL n°12 - Coll. Ch. Attard)

Une autre tour, que l’on peut voir sur des cartes postales datant du début du XXe siècle, n’est pas, du fait de sa hauteur, visible sur le croquis de " l’Illustration ", cachée qu’elle se trouve par le haut bâtiment surmonté d’un drapeau, à droite du dôme de l’église.  Était-ce une première tour de signalisation ? Ou bien une première tour d’observation ? Dans les deux cas, la construction à ses pieds, de maisons dans le quartier franc la rendit aveugle, d’où la nécessité de la remplacer par d’autres constructions plus appropriées. Elle a été ensuite écrêtée, et sa base circulaire se trouve maintenant dans ce qui est le café Diwan, établi dans les remparts, et sur la terrasse duquel elle dépasse encore d’environ un mètre.

On doit au docteur Mohamed Aloulou 
(que l'on voit ici sur ce qu'il reste de cette construction) 
la localisation, en 2006, de cette autre tour.

(Photo avril 2006 - Ch. Attard)


La tour En Nadour en 1881.
D'après les croquis des correspondants du journal "L'illustration"
 
"L'illustration" -  n°2005 du 30 juillet 1881.

Quant à la haute tour carrée que l’on voit, au centre et sur la gauche du minaret de la grande mosquée, il s’agit de la tour " En Nadour " (l’observatoire), qui était un poste de guet. Victor Guérin, qui y était monté le 22 juin 1860, en disait : 
" De la plate-forme supérieure qui la domine, le regard embrasse, d’un côté, avec la ville, la vaste zone des nombreux jardins qui l’entoure, et de l’autre, le faubourg et la mer jusqu’aux îles Kerkennah, qui bornent à l’est l’horizon. La foudre étant tombée il y a quelques années sur cette tour, elle est lézardée en plusieurs endroits, et il est assez dangereux d’y monter. "

Lors des bombardements de réglage du tir de la flotte française en date du 15 juillet 1881, un projectile atteignit son sommet. Ceci, s’ajoutant à son état antérieur, fit qu’elle fut ensuite purement et simplement rasée pour cause de sécurité.

La tour En Nadour après la prise de la ville.
(CPA Garrigues)

En Nadour après la prise de la ville.
(Dessin G. Bacquet - d'après M. Nada)

En Nadour à la fin du XIX° siècle.
(D'après Élisée Reclus)

La tour En Nadour en 1900
(CPA ND photo n°12 - Coll. Ch. Attard)