Picville après la Deuxième Guerre mondiale





Plan de Picville

Pendant la guerre de 39-45, quoique moins touché par les bombes que le centre ville, le quartier de Picville subit néanmoins quelques dégâts, dus aux bombardements (usine électrique p. ex.) et surtout aux sabotages exercés par les Allemands sur le tissu industriel, avant de quitter Sfax. 
Trois habitants de ce quartier, MM. Michel Cerato, Georges Guilbert, et Georges Matsis ont établi le plan de ce quartier que nous vous présentons, et qui fait état de sa population juste avant l’indépendance de la Tunisie. (Cliquer sur "Plan" ici, à gauche)

On peut se rendre compte du cosmopolitisme de ce quartier. Les auteurs de ce plan disent que les Picvillois démontraient, par leur vie de tous les jours, que la cohabitation saine et sans problèmes de communautés ethniques différentes était une chose possible, et de surcroît enrichissante sur le plan humain.    





La nouvelle synagogue Beth-El.




C’est à côté de l’Office des huiles [62, sur notre plan] que fut construite en 1953-1954 la synagogue Beth-El [63] qui était en réalité un complexe comprenant, outre la synagogue proprement dite, une école avec une cantine recevant des élèves de toutes confessions, l'infirmerie de l'O.S.E.(Oeuvre de secours aux enfants), les appartements du directeur de l’école et du concierge, et un bureau pour le comité de bienfaisance israélite. La grande et luxueuse salle de prières, très bien aménagée, était séparée de la salle de réunion par une très belle cloison en bois, se pliant comme un accordéon. 
A l’indépendance de la Tunisie, de nombreux israélites quittèrent Sfax, ce qui entraîna la fermeture de l’école, dont les locaux abritèrent alors pendant quelque temps des personnes aidées par le comité de bienfaisance.





La sortie des classes de l'école de l'Alliance, 
à la fin années 50.
« Photo - Photothèque de l’Alliance Israélite Universelle : 45, rue La Bruyère, 75009 Paris. »




La population scolaire ayant fortement augmenté, une annexe du collège de garçons (devenu lycée le 1er octobre 1953) comportant un internat fut construite sur la bande de terrain entre la route de Gabès et la voie ferrée [2] devant le stade.

L’usine électrique ayant été reconstruite route de Mahdia, aux limites de la ville, seuls des bureaux et la nouvelle usine frigorifique [75] occupèrent son ancien emplacement.

Parmi les lieux très fréquentés par la population sfaxienne pendant cette période, nous signalerons le cinéma " Le Majestic " [12] construit boulevard Amiral-Garnault, et le restaurant Boutin [53] à l’angle de l’avenue de Picville et de la rue Alapetite. La présence des militaires à Sfax à la fin du 2e conflit mondial donna un essor à cette affaire familiale. Cela nécessita des travaux d’aménagement et d’agrandissement. On trouvait dans ce restaurant une atmosphère chaleureuse et indéfinissable de pension de famille.

Sur la gauche de la route de Gabès, à environ 2 km du rond point de Picville, fut installé le cimetière militaire servant de dernière demeure pour les soldats des deux parties belligérantes, tombés au cours des combats de la campagne de Tunisie. Une autre partie de ce terrain servit de nouveau cimetière chrétien pour la population locale.





Les bâtiments de la SIAPE.
(Photo Marcel Attard)




Sur la côte au sud de la ville, semblant obstruer l’avenue Jules-Gau, quoique se trouvant à 3 ou 4 km du bout de ladite avenue, les bâtiments de la Société Industrielle d’acide phosphorique et d’engrais (SIAPE) virent le jour entre 1948 et 1953. L’embarquement des produits fabriqués se faisait dans le nouveau bassin des pétroliers du port, côté ville.




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