Quelques figures connues
de la vie sfaxienne.

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Membres de l’enseignement :

M. Gilbert Bacquet (à droite), face à lui M. Lucien Paye,
 inspecteur de l'enseignement en Tunisie et M. André Morice,
 secrétaire d'État à l'Enseignement Technique.
Sfax, février 1951.
(Document G. Bacquet)

Gilbert BACQUET : Né à Toulouse le 8 janvier 1907, il fit partie de la promotion des Sphinx de l’École normale d’instituteurs de Tunis. Après l’obtention de la licence es sciences à Toulouse, et avoir effectué son service militaire en Indochine, il fut nommé professeur de Sciences Naturelles au Collège de garçons de Sfax. Puis il exerça un an les fonctions d’inspecteur de l’enseignement primaire avant d’être nommé en juin 1949, directeur du Collège Technique. A l’indépendance de la Tunisie, il regagna la France. Il décéda le 2 avril 1966 alors qu’il était à la tête du Lycée Technique Albert Claveille de Périgueux (Dordogne).


Joseph Barraqué
Joseph Barraqué en 1927
Joseph Barraqué
Joseph Barraqué en 1957
(Document famille Barraqué) (Document famille Barraqué)

Joseph BARRAQUE 
Sur sa demande il fut envoyé en Tunisie où, instituteur, il enseigna pendant six ans dans différents postes, avant de devenir professeur des écoles supérieures. Il était sous-officier pendant la guerre de 14-18, obtenant la croix de guerre et la médaille militaire. En poste à Tunis à la fin des hostilités, il fut nommé le 1er octobre 1919 à la tête de l’École primaire supérieure de garçons de Sfax qu’il dirigea jusqu’à sa retraite en septembre 1947. 
Cet établissement qui à son arrivée avait 4 professeurs et 40 élèves, était, à sa succession devenu le Collège de garçons avec plus de 500 élèves. 
M. Faugères lui succéda.


Albert Busuttil
Albert Busuttil 


Joseph Clément 

(Document G. Bacquet)

(Document G. Bacquet)

Albert BUSUTTIL et Joseph CLEMENT
Pour Gérard Bacquet, ils sont indissociables suite à l’aventure qu’il a vécue et racontée dans le numéro 17 de " La Diaspora sfaxienne " parue en 1983, et que nous reproduisons ci-après. 
Il les a bien connus, le premier au Collège technique comme collaborateur de son père, et le second comme surveillant général du Collège de garçons. 
Il les a accompagné à la pêche, où leur science n’avait rien à envier à celle des professionnels, et a participé à des parties de chasse avec le premier qui était un redoutable fusil. 
Quant au second, il passait pour avoir l’œil (le mauvais), en ce sens que les personnes qui y croyaient étaient persuadées qu’il lui suffisait de vanter les qualités de quelqu’un ou de quelque chose, pour que celles-ci s’en aillent illico à vau-l’eau. Il faut dire, comme nous allons le voir maintenant, que certaines coïncidences pouvaient avoir quelque chose de bizarre autant qu’étrange.

Albert Busuttil rejoint sa barque.
(photo Marcel Attard)

Albert Busuttil, ayant acquis un nouveau bateau à moteur, avait invité la famille Bacquet, à l’essayer dans le port. Mais laissons se souvenir Gérard Bacquet :

"Nous rentrions vers le Yacht Club de Sfax, quand nous aperçûmes Clément et son fils dans leur barque à rames, qui venaient vers nous, en longeant le quai (d’assez près).
On décida de leur faire une bonne blague et, les gaz à fond, on passa près d’eux, les coinçant entre notre bateau et le quai. Pour être chahutés dans notre sillage, ils le furent et, c’est de justesse s’ils ne se retrouvèrent pas dans l’eau pas très propre du petit chenal ! 
Contents de nous, nous terminâmes notre périple et revînmes vers l’appontement que nous abordâmes proue en avant. Tout le monde descendit, sauf Albert et moi. Le premier se mit à tirer sur un corps mort pour faire tourner le bateau. Du haut du quai, Clément qui nous regardait faire, s’écria " Quelle force ! ". Et bien ! me croirez-vous ? Dans la seconde qui suivit, l’orin du corps mort se rompit net ! Était-il usé, ou bien était-ce l’action de l’œil ? 
Toujours est-il qu’on est forcé d’admettre que, parmi ces corps morts permettant aux bateaux de rester sûrement amarrés par les mers les plus grosses, il y en avait un de particulièrement traître, et que c’était celui sur lequel Albert tirait. 
Voilà donc le bateau qui part à la dérive vers le fond vaseux et mazouté de la darse, et le moteur qui ne voulait rien savoir, malgré les sollicitations pressantes du Raïs. On allait s’échouer lamentablement quand (contre-œil ?) l’engin condescendit à redémarrer pour nous sortir de ce guêpier. Que l’on y croie ou pas à l’œil, avouez que la coïncidence était pour le moins troublante. "

Barques sfaxiennes protégées par et contre "l'œil"
(photo Ch. Attard-1976)


Milad JABEUR : Il fut élève du Collège de garçons, puis enseignant, et termina sa carrière en 1985 comme proviseur du Lycée technique de Sfax. 
Il eut une grande activité dans le scoutisme. Il maniait remarquablement le français. Il avait effectué le pèlerinage aux lieux saints de l’islam en 1994.

Photo Mmes Constant et Travère

Marcel JOURDAN :  Professeur de mathématiques de grande valeur au Collège de garçons. Il a initié de nombreux jeunes sfaxiens aux subtilités de cette matière, de 1929 à 1957, avec des méthodes aussi fantaisistes qu’efficaces, tout en alternant terreur et drôlerie. Dans les toutes dernières années de son existence, il écrivait des équations mathématiques partout, jusque et y compris sur des carreaux de faïence. Lors de son coma final, ses gestes étaient ceux d’un professeur écrivant des équations au tableau noir.


M. MAZIGH : Professeur d’arabe au Collège de garçons de Sfax. Haut en couleurs et loquace, c’était aussi un poète. Il était toujours costumé et coiffé d’un fez.

Mme ROCHEGUDE : Née à Embrun dans les Hautes-Alpes, elle succéda le 1er octobre 1929 à Mlle Lamotte, à la tête de l’Ecole primaire supérieure de filles de Sfax. 
Elle quitta ce poste en 1941 pour prendre la direction du collège Pasteur d’Alger. 
Elle fut remplacée par Mme Jourdan, professeur d’anglais, qui resta à la direction de ce qui était devenu entre temps le Collège de filles jusqu’en 1957.

Mme Jourdan 
(Photo Mmes Constant et Travère)


Ferdinand Rossignol
(Document Aimée Malabre)

Ferdinand ROSSIGNOL
Fut le premier directeur de l’Ecole industrielle à partir de 1931. 
Cet établissement ne cessa de s’accroître et devint le Collège technique. 
Il occupa ce poste jusqu’à sa retraite en juin 1949, date à laquelle il fut remplacé par M. Gilbert Bacquet qui assura la direction de cet établissement jusqu’à la fin juin 1956.

 
vers Ville 


 

Henriette et Marcel Reggui
Henriette et Marcel Reggui en 1939
(Documents Henriette Reggui)

Marcel Reggui

 

   Marcel REGGUI

 
 

Professeur au Collège de garçons de Sfax de 1934 à 1947. Très apprécié de ses élèves, il fut l’initiateur de la " Gazette scolaire " qui parut d’octobre 1935 à juin 1939. 
C’est le père de " la Diaspora sfaxienne ", association qui vit le jour en 1967, suite aux réunions d’anciens élèves et professeurs qu’il organisait à partir de 1960. 
Le 1 octobre 2004, était inauguré à Saint-Jean de la Ruelle (banlieue d'Orléans) la rue Marcel Reggui. La ville rendait ainsi un juste hommage à cet homme au cœur riche et à l'humanisme rayonnant.
Sans lui notre travail n’aurait jamais vu le jour.

 
 

Marcel Reggui