Le port
(les phosphates)

Le réseau ferré du Sfax-Gafsa
(Infographie Ch. Attard)

En parallèle fut entreprise par la Compagnie du Sfax-Gafsa, la construction d'une ligne de chemin de fer à voie étroite longue de 250 km, qui fut ouverte au trafic le 20 novembre 1898. Cette ligne fut ensuite prolongée jusqu'à Tozeur avec des embranchements vers les sites miniers d' Henchir Souatir, Aïn Moulares, Tabedett, Metlaoui et Redeyef.

Embarquement des phosphates à dos d'hommes.
(Cliché Gaulis n°175-Impr. Réunies de Nancy - Coll. Ch. Attard)

Embarquement acrobatique des phosphates
toujours à dos d'hommes mais quelques années plus tard.

(Cliché Soler - Coll. G. Bacquet)

A cette époque, le phosphate était chargé dans les navires, dont le tonnage était peu important, à l'aide de couffins portés à dos d'hommes. Cela nécessitait une main-d'œuvre importante et prenait du temps. 

Embarquement des phosphates à dos d'hommes.
(Détail de CPA ND n°6 - Coll. Ch. Attard)

Le tonnage des cargos augmentant ainsi que leur nombre, on en arriva à la réalisation d'un système de chargement mécanique
Les wagons s' arrêtant sur une
plate-forme basculante se vidaient de leur chargement sur un tapis roulant arrivant jusqu'à trois machines, dont deux mobiles. Leur sortie pouvait être positionnée au-dessus de chacune des cales des bateaux. Ces machines, toujours en place en 1998, n'ont subi que des modifications mineures depuis leur installation.

L'embarquement des phosphates en 1925.
(CP Ed. A. Muzi n°7 - Coll. Ch. Attard)

En 1911, la quantité de phosphate brut exportée atteignait déjà 1, 062 million de tonnes. Après la Première Guerre mondiale la demande allant croissant, le quai des phosphates fut allongé en 1924 et, côté large, fut créée une zone dévolue au chargement des phosphates enrichis : hyperphosphates Réno et superphosphates du M'Dilla. Les premiers étaient initialement transportés jusqu’aux quais par des charrettes. Quand la Compagnie Nord-Africaine de l’hyper phosphate Réno fit installer une machine pour les déverser directement dans les cales des navires, les charretiers se mirent en grève et, avec leurs véhicules, interdirent le passage sur les quais. Le problème fut cependant réglé à l'aide d'une cote mal taillée satisfaisant tout le monde. 

Chargement des phosphates 
pour la Compagnie tunisienne des phosphates.
(CPA Paul Guillot - Coll. G. Bacquet)

Hangar des phosphates.
(CPA ND n°32 - Coll. G. Bacquet)

Les superphosphates furent, quant à eux, directement chargés en vrac mécaniquement dans les navires qui s'amarraient à un appontement spécial bâti perpendiculairement au quai des phosphates. 
Un peu plus loin vers le large et en front de mer, pendant l'année 1925, on construisit un autre appontement destiné au chargement de
l'alfa. 
Il n'était pas rare de voir dans le port une bonne dizaine de navires en cours ou en
attente de chargement.

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Une affiche et une plaque métallique
de "réclame" pour l'hyperphosphate Réno.
( Coll. ch. Attard)

(CPA publicitaire 1929 - Coll. Ch. Attard)